Le gouvernement éthiopien est en train d'étendre un programme scolaire dont les recherches ont montré qu'il avait un impact significatif sur la diversité alimentaire et la fréquence minimale des repas chez les adolescentes. Alive & Thrive a aidé le gouvernement à développer ce programme.

"Au cours de la recherche sur la mise en œuvre, le programme a été introduit dans 59 écoles, et 71 écoles ont été ajoutées en 2022", a déclaré le Dr Abdulaziz Ali , Directeur national du programme éthiopien d'Alive & Thrive. "La mise à l'échelle menée par le gouvernement atteint maintenant 280 nouvelles écoles dans cinq régions cibles - Afar, Amhara, Oromia, SNNPR et Somali - où environ 13.000 élèves filles y participent."

En savoir plus sur le programme de nutrition des adolescentes en Éthiopie: Nous vous invitons à participer à notre webinaire mondial sur le programme, qui inclura les résultats de la recherche sur la mise en œuvre présentés par nos partenaires de recherche à l'IFPRI, le 11 avril à 9 h EDT. Le webinaire comprendra une traduction simultanée en français. Inscrivez-vous ici.

Il est urgent d'investir davantage dans les programmes de nutrition destinés aux adolescentes et aux femmes, comme le souligne un rapport récemment publié par l'UNICEF. Ce rapport révèle la lenteur des progrès réalisés au niveau mondial en matière de nutrition chez les adolescentes et les femmes, ainsi que la multiplicité et l'interaction des facteurs déterminants qui sont à la base de cette crise mondiale. Plus d'un milliard d'adolescentes et de femmes souffrent de dénutrition, de carences en micronutriments et d'anémie, indique le rapport.

"L'amélioration de la nutrition des adolescentes est un enjeu de plus en plus important", a déclaré Sandra Remancus, Directrice d'Alive & Thrive. "La malnutrition chez les jeunes filles affecte non seulement leur santé et leur éducation, mais aussi la survie et la santé des générations futures."

Alors que l'intervention sur la nutrition des adolescentes ciblait les adolescentes de 10 à 14 ans, les statistiques disponibles concernant les filles de 15 à 19 ans indiquent la nécessité d'agir: plus d'un quart (29%) des filles de 15 à 19 ans en Éthiopie souffrent d'insuffisance pondérale et un cinquième (20%) d'anémie (DHS, 2016) ; 13% d’entre ells ont déjà eu des enfants (DHS, 2016). L'intervention s'adresse aux filles, à leurs parents et à leurs communautés afin de les sensibiliser et de changer les comportements qui conduiront à une amélioration des résultats nutritionnels; elle repose sur l'application de quatre moteurs de changement de comportement:

• Connaissances - informations correctes sur ce qui affecte la nutrition et pourquoi
• Croyances - soutien à l'idée que le changement de comportement apportera des avantages
• Normes sociales - messages provenant de multiples sources crédibles et activités de groupe avec les pairs
• Auto-efficacité - les filles sont convaincues qu'elles peuvent changer leur comportement en ayant accès à des aliments diversifiés et à un repas supplémentaire, en remplaçant la malbouffe et en participant à des activités pratiques.

La stratégie d'intervention vise à donner aux adolescentes les moyens d'améliorer leurs pratiques nutritionnelles, à renforcer la capacité des écoles à les soutenir et à garantir une exposition répétée des adolescentes, de leurs parents et des personnes influentes aux messages clés. Dans les écoles, les filles sont sensibilisées à la nutrition lors des cérémonies de levée du drapeau, des cours de biologie et de sciences sociales, des séances de mentorat par les pairs, des séances trimestrielles de mesure de l'IMC et de counseling, à travers des messages affichés sur des posters et mini-médias et des sessions de club.

Les administrateurs des écoles font de la nutrition des adolescentes un thème de la réunion des parents et des enseignants, qui a lieu quatre fois par an. Les adolescentes sont chargées de transmettre à leurs parents des messages clés sur la nutrition des adolescents (inversion des rôles). De même, les réunions communautaires sont mises à profit pour partager des informations sur la nutrition et les agents de santé communautaires locaux transmettent ces informations lors des visites dans les établissements et à domicile.

Le programme comprend également des formations sur des sujets nutritionnels pertinents pour les directeurs d'école, les professeurs de sciences et les animateurs de clubs du secteur de l'éducation, ainsi que pour les agents de vulgarisation sanitaire. Pour la récente mise à l'échelle, de novembre 2022 à janvier 2023, environ 1.200 personnes ont reçu une formation lors d'ateliers de deux jours dans 14 woredas des différentes régions.

Les 280 nouvelles écoles se trouvent principalement dans les zones rurales des cinq régions concernées. Avec le soutien d'Alive & Thrive et en collaboration avec diverses parties prenantes - agents de santé gouvernementaux, responsables scolaires, agents de santé communautaires, parents et jeunes filles elles-mêmes - un ensemble d'outils a été mis au point pour être utilisé dans les écoles et les communautés, notamment un passeport nutritionnel, des affiches, des guides pour les enseignants et des guides d'information pour les agents de vulgarisation sanitaire, parmi d'autres.

Une analyse des coûts du programme montre que pour un investissement relativement modeste, de nombreuses filles en âge d'aller à l'école peuvent être atteintes, a déclaré Tamirat Walissa, conseillère principale NMNJEA d'Alive & Thrive.

"Au départ, le programme coûtait plus de 212.000 ETB (environ 4.650 dollars) par école", a déclaré Walissa. "Mais le passage à 280 écoles coûte moins cher par école - environ 22.000 ETB (400 dollars). Les coûts sont principalement liés au transport, à l'allocation journalière des participants, à la location des salles de formation et aux rafraîchissements.

L'intervention a été bien accueillie par les écoles et les communautés, ont déclaré les parties prenantes, qui ont constaté des résultats positifs.

"Depuis l'intervention, les élèves sont plus conscients des avantages de prendre un petit-déjeuner avant l'école et ont commencé à apporter des collations à l'école pendant les pauses", a déclaré Girma Regassa, responsable du programme de nutrition et d'alimentation scolaire du bureau de l'éducation de la région d'Oromia. "Tout cela les a aidés à rester concentrés sur leur éducation.

L'extension du programme comprend des rapports réguliers des écoles et des postes de santé aux bureaux de santé et d'éducation des woredas, a expliqué Walissa.